La perte de repère

Au début, c'était bien... préparatifs au paddock, devant la porte de garage d'un autochtone inconnu! Ça sent la course, le taboulet et l'huile brûlée des brêles d'avant 95....

Max se prépare, la Rouquette (mme Max) et Gerard s'affèrent pour aider le lascar tout de cuir vétu... oh oui, ça sent le départ pendant que la nuit tombe.

Moi, je ne comprends rien : parc fermé, additionnels, carton de pointage, road book, transpondeurs, cellule, spéciales, liaison... un charabia que je me contente d’acquiescer en me disant, "t'as qu'à suivre les tifosi de max... on verra bien!"

Ça y est, il part...enfin, il est parti récupérer sa brêle au fameux parc fermé, on se prépare à partir sur la première spéciale pour pas rater son passage. On arrive sur place, on crapahute dans les champs, dans le noir, pour atteindre le meilleur point de vue... et là c'est le drâme...0

....Il pleut comme jamais, la nuit, le brouillard, les phares dans le pif, les p'tites routes de l'Aveyron sans bitume autour des graviers, la Rouquette sur la selle arrière de mon VTR...

....on s'efforce de trouver toutes les spéciales et de pas se prendre les faisceaux des xénons de tous les participants qui te font perdre la vision pendant 15 secondes... avec un bruit des seaux de pluie lancés sur le casque que tu n'enlèveras jamais, au grand jamais.... on retourne au bivouac, et finalement on file à la maison de Gerard à 35km d'ici....

"La peur"

.... 1 heure et demi de route, d'angoisse, à me dire "comment ils font, c'est des malades" , j'arrive péniblement à atteindre les 40km/h même sur les grands axes avec la responsabilité d'une âme sur la selle arrière, et eux, sombres timbrés, doivent tenir le 60 de moyenne par cette nuit brouillardeuse, arrosée à souhait sans parler des gravillons qui doivent être aussi nombreux que les gouttes ; on arrive, ouf, frigorifiés, on vire tout ce qui est mouillé...bref tout!... UN CAUCHEMARD

"la douceur"

le lendemain, ils y retournent, de jour, par un grand soleil, plus un pet' de nuage, une belle journée, on va pouvoir sécher tranquillement...

Sécher oui, mais pour la sieste que nenni ! On va dans tous les sens, d'une spéciale à l'autre, les gars passent comme des bargeots , genoux par-terre, fond de 2, de 3 , de 4, enfin de tout ce qu'ils ont... ça glisse, ça freine, ça s'en colle des petites, ça repart... y en a d'autres qui prennent le temps de frimer !

"le masochisme ?"

Du coup, un mois et demi après, je m'invite pour lui faire l'assistance au Rallye des Volcans organisé par Auvergne Moto Sport à Saint Ours, juste à coté de la maison! Ben... j'y retourne...non, je ne roule pas... je suis pas fait pour ça, c'est un truc pour les fous! (sous-entendu...chui pas un dingo moi!)...

Cette fois ci, ça commence de jour, de parc fermé en départ de spéciale, de liaison en ravitaillement...j'ai (presque) tout compris!

C'est beau, ça passe fort, toujours le genou au raz du bitume pour les bons...

Avec la "Rouquette" on compte les graviers qu'ils nous envoient sur les passages de nuit en spéciale... d'où l'expression "les graviers, c'est dans la tête"!

L'inconscience

il est possible que je marmonne au fond de mon casque, un "peut-être que je le ferai l'an prochain".... Il a l'oreille fine le Max... il a passé un an à me rappeler mon allocution si discrète!

"Tu prends mon road-book électrique Touratech (t), mes Xenons "malongo"(r), mon gilet airbag, on ira chez Jivaro (www.auvergnemotosclassiques.com) on fait le montage, et je te fais l'assistance... en plus y a un pote à moi qui veut le faire aussi...vous serez "Les Poireaux Auvergnats"...."

Glups!

Me voici inscrit au 3e rallye des volcans  qui s'est déroulé fin août 2010....

Hors championnat ça fait moins peur, et pis la famille des Poireaux Auvergnats s'est étoffée au cours des années!